La Tunisie impatiente de revoir les touristes belges

By www.touwensa.net septembre 24, 2015 534

Le Comité pour la démocratie en Tunisie souhaite intensifier les relations entre nos deux pays.

Quelques mois après l’attentat qui a touché la station balnéaire de Sousse, en Tunisie, le Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie (CVDT) s’est rendu au Parlement tunisien dans le but d’intensifier les relations entre nos deux pays.

En effet, avant les deux attentats meurtriers qui ont touché ce pays, la Tunisie était l’une des destinations phares des Belges.

Depuis, le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders a pris une position ferme en vue de dissuader les vacanciers de se rendre en Tunisie. Les tour-opérateurs ont également annulé leurs offres pour la destination.

C’est dans ce cadre de relations tendues qu’une délégation du CVDT a été reçue par le président du Parlement tunisien Mohamed Annaceur, qui était le vice-président du parti anti-islamiste Nidaa Tounès. "Nous sommes très touchés et sensibles à ce geste", indique d’emblée Mohamed Annaceur, le président du Parlement. "Les relations entre nos deux pays sont très anciennes et profondes."

L’homme souhaite que les voyageurs montrent leur envie de revenir dans le pays. "Il est nécessaire que les personnes qui souhaitent venir montrent leur désir. De cette manière, les tour-opérateurs reprogrammeront la destination."

Mohamed Annaceur a souligné que des efforts ont été réalisés au niveau de la sécurité et a également rappelé que si son pays était touché par le terrorisme, il s’agit d’un problème mondial. "Nous ne sommes pas le seul pays touché par des actes terroristes et pourtant nous sommes un des seuls à être déconseillés. Tous les pays peuvent être touchés et c’est d’ailleurs déjà le cas. Nous devons tout faire pour combattre le terrorisme ensemble", termine le président du Parlement tunisien.

Je viendrai encore en Tunisie

Depuis les attentats, les plages sont désertes et un hôtel sur deux est fermé. Il y a plus d’hommes armés pour assurer la sécurité que de touristes. Malgré tout, certains qui connaissaient déjà la Tunisie lui restent fidèles. C’est le cas de Renata qui travaille pour la télévision slovaque. "En Tunisie, les gens sont très gentils", explique d’emblée Renata. "La Tunisie n’est qu’à deux heures de vol de mon pays et le prix tout comme le service sont intéressants."

La vacancière compte continuer à venir en Tunisie. "Je connaissais déjà cet hôtel avant l’attentat. L’équipe et la direction sont vraiment des gens exceptionnels. C’est une tragédie. Le sentiment est spécial. J’ai eu plaisir de revenir, mais l’humeur était un peu stressante au début. Mais les hommes continuent de travailler et de vouloir continuer. Ils ont mon respect et je reviendrai."

Certains pays jouent le jeu des terroristes !

Après les attentats, le tourisme tunisien a été durement touché. Ce secteur qui représentait pas moins de 15 % du PIB peine à remonter.

La position de la Belgique qui déconseille de se rendre en Tunisie et les tour-opérateurs qui ne proposent plus la destination n’aident pas les voyageurs qui voudraient s’y rendre.

La France et l’Allemagne ne déconseillent pas la destination mais appellent à la prudence.

Une position qui irrite les membres du Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie. "Si l’on peut comprendre qu’appeler à la prudence soit nécessaire, instaurer un boycott du marché tunisien est dangereux", estime Mohamed Ellouze, porte-parole du CVDT. Il est vrai que dans les rues de cette jeune démocratie, la sécurité est bien visible. "Ce boycott est choquant", confie Mahmoud Ben Romdhane, ministre des Transports. "Certains pays ont joué le jeu des terroristes", renchérit Selma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme. "Les terroristes ont voulu toucher un secteur économique important du pays et ils ont réussi. Nous espérons que la Belgique, qui est un pays ami, assouplira sa position car d’importants efforts en matière de sécurité ont été réalisés."

Le tourisme est en panne !

Le tourisme est un secteur essentiel dans l’économie tunisienne. Depuis quelques mois, on ne compte plus les annulations. "Nous avions 19 groupes prévus entre septembre et décembre prochain et un seul n’a pas annulé", explique Béchir Trabelsi, directeur de l’agence Arches Travel. "Le seul groupe qui n’a pas encore annulé est belge."

Pour ce directeur d’agence, les mesures prises à la suite de l’attentat sont excessives. "Nous espérons une reprise début de l’année prochaine."

Ce secteur est le moteur de toute l’économie tunisienne. "Le tourisme a un effet multiplicateur sur l’économie. Le pays a fait énormément d’efforts pour la sécurité", termine Béchir Trabelsi.

De son côté , Cristina Demoustiez, guide depuis 40 ans, est particulièrement touchée. "J’étais guide en Libye et en Tunisie", explique la guide qui est indépendante et donc sans revenu si elle ne travaille pas. "Je pense que des personnes veulent déstabiliser le pays. Beaucoup de personnes vont se former en Libye pour devenir terroristes. C’est catastrophique. Tout le pays dépend du tourisme. Les jeunes sont désespérés. S’ils n’ont plus aucun moyen, ils risquent d’être tentés de céder aux propositions d’être payés pour devenir terroristes. On les dresse à tuer."

Cristina espère que la situation va s’améliorer. "Il est urgent que cela se rétablisse. Le ministre belge doit changer son point de vue. Il ne faut pas appliquer deux poids deux mesures."

 

 

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