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Récemment, au gré des circonstances et à la faveur du beau temps. J'allais dire, du calme relatif, je me suis baladé dans les coins magnifiques de ma ville. Et comme j'ai une prédilection pour la mer, j'ai passé le plus clair de mon temps à contempler ce grand bleu, magnifique et pontifiant.
Trêve d'éloges à l'endroit de ma ville. J'étais foncièrement touché par la négligence et l'état nauséabond de ces endroits. Les immondices et les ordures, traduisent un manque de civisme inqualifiable et dénotent un laxisme intriguant. Le Lion Jaune (traduction littérale d'Essid Lasfar) ou, communément, les Aiguilles, est en passe de perdre de sa superbe. Son "antre", quasi conquis, devient un dépotoir. Les sachets en plastique, les canettes et les bouteilles, jetées, dans le sillage des virées bacchanales, heurtent l’œil du promeneur. C'est frustrant de voir de si belles places aussi sales que repoussantes. Comment pourrait-on lutter à armes égales, avec d'autres régions touristiques? Sommes- nous, vraiment bien préparés, pour l'euphorie de l'extension touristique dont on parle inlassablement? A t'on pris au sérieux, le sort de la digue, qui s'effrite sous nos yeux. Que dire encore, de l'autre jetée, face aux Aiguilles, a proximité du Fort Génois? Elle est presque perdue. Les fissures menacent de couper ces deux passerelles naturelles, en morceaux. Quel gâchis! Et quelle fin tragique, pour ce beau bloc de pierres, témoin d'une partie phare de l'Histoire de Tabarka! Doit-on assister, passivement, à la disparition de cet endroit, unique en Tunisie? Quelle ingratitude, envers la nature qui nous l'a offert et qui a doté notre ville d'une sublime beauté! L'érosion. Oui, l'érosion, nous prend de court. On dirait que Mère Nature regimbe, à force d'être négligée. Belle revanche, des falaises qu'on a délaissées! Il faut, donc, se mettre au travail sans plus tarder, histoire, peut-être de conjurer le mauvais sort qui s'abat sur les plus beaux sites de la ville. C'est une partie de notre Histoire qui est en jeu. Et sans prendre des vessies pour des lanternes ou, tirer des plans sur la comète, on réclame l'intervention urgente des instances concernées. Les organes, chargés de la protection du Patrimoine et du Littoral, en l'occurrence, doivent se pencher sur la question. Car les merveilles, qui sommeillent dans les profondeurs de notre Côte, pourraient subir les méfaits de cette dégradation, au rythme trépident.
Tabarka, n'est pas uniquement, le corail qui contribue à la renommée de la Cité, en prêtant son nom à son Festival International, qui a du mal à s'imposer, pour assurer son essor. Tabarka, n'a pas besoin de travaux improvisés. Il est grand temps d'en finir avec l'infantilisme accablant et d'envisager des aménagements valables, dans une ville, devenue la Cour du Roi Putaud. Si non, tous les habitants, trouveront un brin de consolation dans ces quelques vers de: Paysage Intérieur, extraits d'Ombres et Transparences- D'Artémis Calame:" Les oiseaux, tristement, ont quitté le rivage. Parce que, je n'ai plus de grains pour les nourrir. Des chiens, ont aboyé tout près de mon visage. Et la lune, a poussé comme un poignant soupir. Mais moi, j'ai ramassé sur le sable des plages. Le collier de mes jours vécus et à venir. J'ai dit au vent des mers d'arrêter le naufrage. Et le vent, s'est assis comme un vieux soupir."
Telles sont les confessions d'un enfant du coin. Que l'auteur Alfred de Musset, me pardonne, d'avoir reformulé le titre de son œuvre: "Confession d'un enfant du siècle".
Ali ben Amor Zouaoui
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